Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur New Ceric


Entre deux audiences du tribunal, on entend beaucoup de choses et on peut lire tout et son contraire. C’est pour rétablir la vérité et répondre aux interrogations de nos lecteurs bloggeurs que Patrick HEBRARD nous a accordé cette interview.

On parle beaucoup d’argent et de financement. Comment se positionne le projet New Ceric ? Ou en êtes-vous de votre recherche de financements ?
«Notre financement est déjà bouclé depuis plusieurs semaines, il ne nous manquait que l’ouverture de lignes de caution, nous avons obtenu un accord de couverture à hauteur de 85% par la COFACE. Nous sommes en négociation, bien avancée, avec plusieurs banques et pour certaines d’entre elles, les fondateurs de Ceric ont souhaité nous accompagner pour appuyer nos demandes. Nous espérons boucler ce dossier pour mercredi, date de la prochaine audience au tribunal de commerce de Paris.»
«Mais nous ne fermons pas pour autant notre capital, bien au contraire, nous l’ouvrirons à tout le personnel et à toute personne qui souhaiterait investir dans New Ceric même si cette dernière n'est pas reprise (retraitée, PSE, départ volontaire); je n’ai simplement pas souhaité que mes futurs collaborateurs achètent leur place.»

Toujours au sujet de ce nerf de la guerre qu’est l’argent, le nom de Legris est très souvent cité. Que vont-ils financer ? Le projet New Ceric a-t-il demandé de l’argent à Legris?
«Je ne peux parler que pour New Ceric. Notre plan pour Paris n’a pas besoin de financements en provenance de Legris. Les apports des cadres repreneurs et le financement par Pleiade Investissement nous permettent la poursuite de l’activité dans le cadre économique actuel. Dans le cadre de la reprise de Nolay, nous prévoyons de prendre une 1ère commande en avril (avec mise ne vigueur un ou deux mois après), la suivante intervenant après les congés d’été. Cela signifie que les salariés repris n’auront pas de travail avant l’été, et que la montée en charge sera progressive. C’est pourquoi nous demandons à bénéficier des aides régionales et du fond de revitalisations pour financer le maintien des compétences et du savoir-faire dès la reprise.»

Concernant Nolay, les chiffres s’envolent, combien de personnes New Ceric souhaite-t-il reprendre ?
«Au sujet de l’extension sur Nolay, il serait anormal de ne pas bénéficier des même aides que les autres plans sur la région Bourgogne.»
«Notre offre initiale sur Nolay couvrait la reprise de 34 postes afin de permettre à ACSM de développer un projet sur Montchanin, mais après le refus de ce dernier d’être associé au projet New Ceric, notre offre concernera au final la reprise de 50 postes, à la fois sur Nolay et Montchanin qui restera un atelier. »
« En ce qui concerne la problématique de la manutention pour les marchés à venir et qui nous concernent nous maintiendront le partenariat qui existe depuis plus de 40 ans avec Fimec et Tecauma.»

On parle aussi beaucoup d’Equipceramic, qu’en est-il vraiment ? Restent-ils dans le giron de New Ceric ?
«Je me suis déjà longuement expliqué à ce sujet devant les CE de Nolay et de Paris. Ceric a aidé en son temps au développement d’Equipceramic, moyennant une participation de 65% dans son capital. Cette participation comprenait aussi un accord commercial sur certaines zones géographiques, accord que nous souhaitons conserver, mais qui ne peut exister, compte tenu des règles de la concurrence, qu’avec une participation au capital. Nous accepterions donc de devenir minoritaires dans cette participation tout en sauvegardant cet accord commercial.»

Toujours à l’étranger, que deviendra le site basé en Tchéquie ?
«Notre site tchèque gère aujourd’hui la fabrication de nombreux éléments sous-traités (wagons, tôles de four, balancelles pour séchoir Anjou, …). Nous maintiendrons sur place un bureau, avec une personne pour le suivi des achats et de la qualité des prestations sous-traitées fournies.»

Une dernière question à l’approche de l’audience du 10 mars prochain, on perçoit beaucoup de politique dans cette affaire, que pouvez vous nous dire ?
«Je reconnais et je félicite l’élan politique suscité par Jean-Pascal Monin, maire de Nolay mais surtout salarié de Ceric Automation, qui a su mobiliser au delà de sa commune. Je connais cette région, j’y ai travaillé et vécu 7ans, j’y ai encore un pied à terre et je sais ce qu’elle représente.
Mais j’ai aussi travaillé 32 ans pour Ceric avant l’arrivée de Legris, sur d’autres sites aussi, et ces années resterons pour moi les plus belles et il n’y a rien de politique en cela.»