Publié dans le Bien Public (Beaune) le 15/03/2010


Alors que le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer mercredi;
Ceric : valse-hésitation


Inactivité. La direction de Savoye avait invité ses salariés à ne pas venir travailler vendredi
Huissier. Vendredi, l'occupation de l'entreprise a fait l'objet d'un constat d'huissier
Alors que l'on semble devoir approcher du dénouement, la confusion règne autour de Ceric Automation, dont des salariés ont occupé l'usine Savoye de Ladoix-Serrigny.
Contre toute attente, une centaine de salariés de Ceric Automation à Nolay sont venus occuper, jeudi matin, l'usine Savoye de Ladoix-Serrigny. La raison de cette action : faire pression sur le groupe Legris Industries, auquel appartient Savoye, à l'heure où l'échéance approche.
Une si longue attente
L'échéance, ce sont les prochains licenciements qui vont intervenir chez Ceric Automation, déclaré, depuis juillet dernier, en cessation de paiement par son actionnaire, ce même groupe Legris Industries. Depuis, un projet « local » de reprise, baptisé Tellus, a vu le jour ; puis en second, « parisien », portant le nom de New Ceric. De reports en ajournements d'audience voilà 8 mois que les quelque 230 salariés du site de Nolay sont dans l'attente.
Au moins 140 licenciements
Une attente qui devrait prendre fin mercredi avec la décision du tribunal de commerce de Paris. Encore que, « rien n'est moins sûr », lâchait vendredi un salarié, désabusé.
En outre, quoi qu'il arrive, ce sont plus de 140 salariés - au moins - qui seront sur le carreau, le projet Tellus, le plus favorable au site de Nolay, prévoyant de sauver une soixantaine d'emplois ; seulement.
« Les 230 salariés veulent un vrai PSE », pouvait-on ainsi lire sur une banderole accrochée sur les bâtiments de Savoye.
Négocier
Pour les salariés présents, l'objectif était alors « d'obliger les responsables de Legris Industries à entamer les discussions sur les indemnités supralégales. » Vendredi, en fin d'après-midi, devant une fin de non-recevoir de ces responsables - qui n'entendaient pas entamer des discussions sous la contrainte - on s'acheminait vers un week-end d'occupation. « Nous sommes en train d'établir le planning », faisait ainsi savoir ce responsable syndical.
Mais, finalement, nouveau rebondissement, en début de soirée, les salariés de Ceric décidaient de lever le camp. Entre-temps l'administrateur judiciaire est visiblement parvenu à jouer les « monsieur bons offices » et à faire comprendre qu'une telle action était somme toute prématurée. Contre la garantie d'une réunion avec les responsables du groupe Legris, réunion qui sera encadrée par l'administrateur judiciaire, la fin de l'occupation a été votée. Samedi, sur le parking de Savoye, les restes calcinés de palettes étaient les derniers témoins de cette action.
Pour les salariés de Savoye, l'activité devrait reprendre (normalement) aujourd'hui. Pour ceux de Ceric l'attente, interminable, se poursuit.

LES GRANDES ETAPES
Juin 2009.- Inquiets pour leur avenir, les CERIC se rendent en délégation au siège du groupe Legris Industries pour obtenir des éclaircissements.
A cette date, « la direction du groupe n'a ni confirmé ni infirmé les craintes des salariés quant à l'avenir du site ».
28 juillet.- Au terme d'un comité d'entreprise de 4 heures la nouvelle tombe : CERIC Automation est déclaré en cessation de paiement.
29 juillet.- Au lendemain de ce coup de massue les salariés sont au travail.
31 juillet.- Le tribunal de commerce de Dijon place CERIC en redressement.
14 septembre.- L'administrateur judiciaire, Me Bourtourault doit rendre ses conclusions au juge commissaire.
9 mars 2010.- De compléments d'informations en compléments d'informations, c'est seulement à cette date que le tribunal de commerce de Dijon se pronconce sur le dossier de reprise. Entre temps un second dossier de reprise a vu le jour.
17 mars.- Décision attendue du tribunal de commerce de Paris sur ce second dossier.