Publié dans le Bien Public le 10/03/2010


L'avenir du site de Nolay a été étudié en audience privée hier
Ceric sera repris par Tellus

Le tribunal de commerce de Dijon avait convoqué hier les deux repreneurs éventuels de Ceric Automation et a rendu sa décision en faveur de Tellus.
Dans le hall de la cité judiciaire, plus de 70 salariés attendent dès le début d'après-midi. Certains ont l'air angoissés de perdre leur emploi, mais dans l'ensemble, tous affichent une patience - rudement mise à l'épreuve depuis sept mois et le début de la procédure - imperturbable. Dans la marée des pulls et jeans, quelques costumes-cravates tranchent singulièrement. Certains discutent reclassement, savoir-faire, d'autres calculent à vue la prime à laquelle ils auraient droit après trente ans (et plus) d'ancienneté. Sept mois déjà qu'ils sont rongés par l'incertitude de leur lendemain ; tous espèrent en finir aujourd'hui (hier), et pourtant, une autre audience ce mercredi à Paris, cette fois, scellera le sort de Ceric SA. Pas immédiatement, car le dossier sera très certainement mis en délibéré pour quelques jours. Si les salariés devaient choisir un repreneur ? Claude Okon, qui a dirigé le service process pendant douze ans à Nolay, indique qu'il est favorable à Tellus car «tout le problème, c'est le plan stratégique : le pôle industriel doit revenir en Bourgogne». «Et un maximum d'emplois doivent être sauvés...»
L'heure tourne ; les porteurs du projet de New Ceric quittent le tribunal vers 15 h 30, tandis qu'il faut attendre deux heures de plus pour voir arriver André Fouquerand, délégué du personnel et membre du CE, qui annonce la décision du tribunal en faveur de Tellus, ayant obtenu l'engagement de Legris à hauteur de 4 M€ (dont 750 000 € pour le PSE).
Joint par téléphone, Patrick Hébrard, directeur technique de Ceric portant le dossier New Ceric, n'a pas caché sa déception : «Nous n'avons pas été entendus et nous n'avons pas pu présenter notre projet : pour une raison de vice de forme, notre dossier a été jugé irrecevable par le tribunal. Maintenant, nous allons déposer un recours en nullité sur la décision du tribunal.» Aujourd'hui, à Paris, une autre partie se joue. Pour les salariés, l'heure est encore à la confusion, le temps est suspendu à une décision claire et rapide, qu'elle prenne la forme d'un courrier de licenciement ou non.

F. Patriat : «Une solution, enfin !»
François Patriat, sénateur-président du conseil régional de Bourgogne, tient à communiquer : «Le tribunal de commerce de Dijon vient enfin de rendre son avis sur la reprise du site de Ceric Automation Nolay/ Montchanin au bénéfice du projet Tellus. Un projet auquel le conseil régional de Bourgogne apporte un soutien sans faille depuis juillet 2009 en maintenant son soutien à hauteur de 1 M€. Il faut d'abord se réjouir de cette décision (...) Demain, le tribunal de commerce de Paris doit statuer sur la reprise de Ceric SA (...) J'espère que la sagesse du tribunal de Dijon sera aussi de mise à (...) Paris !»