Publié dans l'Usine Nouvelle le 24/03/2010


Adler dans le tunnel ferroviaire du Saint-Gothard
Après Céris, après Keyria, Adler change de mains. Placée en redressement judiciaire en octobre 2009 avec les autres filiales françaises du groupe Keyria (Legris Industires), cette société installée à Crévecoeur-le-Grand près de Beauvais (Oise) vient d’être reprise à la barre du tribunal de commerce de Paris par Yann Jaubert, ex-dirigeant du groupe Keyria.
Spécialiste de l’ingénierie et des équipements industriels liés au béton, Adler repart avec 78 salariés sur 110, soit 32 suppressions d’emploi. Estimant qu’il pouvait bâtir des synergies entre les deux sociétés, Yann Jaubert a aussi repris la société Fimec du groupe Keyria installée près d’Angers (Maine-et-Loire). Spécialiste des solutions de manutention pour l’industrie des matériaux de construction, cette société «était aussi en redressement judiciaire. Le repreneur repart avec un effectif de 32 personnes sur 184. « Ces sociétés concentrent un vrai savoir-faire, une vraie technologie » a indiqué Yann Jaubert à Usinenouvelle.com. Ce dernier prévoit de renforcer l’innovation en partenariat avec ses clients, d’être réactif sur les marchés tirés par les nouvelles réglementations et de se déployer à l’export sur la Russie, la Chine, le Maghreb et le Brésil.
Fabricant de centrales à béton, presses vibrantes, systèmes de manutention des blocs, étuves pour sécher le béton, Adler est selon Yann Jaubert : « la seule société au monde à fabriquer des trains de bétonnage ». L’entreprise vient d’ailleurs d’expédier vers la frontière italo-suisse la centrale à béton sur rails (24 wagons) pour la réalisation du tunnel ferroviaire du Saint-Gothard, qui sera le plus long du monde (2 fois 57 kilomètres). « L’intérêt de ce type d’équipement est que l’on peut travailler en continu in situ pour bétonner les voies sans avoir à faire des allers-retours. C’est un gain de qualité et de temps » souligne Yann Jaubert. « Les chantiers de cette ampleur ne sont pas fréquents, mais il en existe quelques-uns dans la région du Golfe persique », précise-t-il.
Adler s’était illustrée avec le « chantier du siècle » en fournissant le train de bétonnage du tunnel sous la Manche. A chantier pharaonique, dimensions pharaoniques : ce train de bétonnage faisait six kilomètres de long !