Avec le rachat d'Alphaplatre, CMI part à la conquête de la Russie


Sur le site de Le journal des entreprises paru le 03/12/2010:

Avec le rachat d'Alphaplatre, le fabricant d'équipements de chaudronnerie, de manutention pour le vrac et d'exploitation d'énergie s'ouvre au marché russe.
Il aura fallu une année au groupe CMI pour conclure le rachat d'Alphaplatre, une ancienne filiale de Fimec. L'accord du liquidateur judiciaire est intervenu fin octobre. C'est le vaisseau amiral du Pin-en-Mauges qui intéressait d'abord Joël Esnault. Mais le P-dg de CMI ne cache pas pou autant sa satisfaction. «C'est un complément d'activité avec des clients qu'on ne connaissait pas. Alphaplatre (5 salariés repris) devient une marque intégrée à RBL/REI. On réalisait des équipements d'extraction de gypse, maintenant on peut désormais proposer les fours pour le cuire afin de réaliser des carreaux de plâtre.» Les clients potentiels sont les fabricants de matériaux type Lafarge, Knauf...

Travailler avec le BRIC
Créé en 1978 par trois compagnons du devoir dont Pierre Genevrier, l'ex-président de l'entreprise, le chaudronnier de Saint-Sylvain-d'Anjou élargit encore son périmètre d'activité. Cette reprise offre surtout à l'entreprise de Saint-Sylvain-d'Anjou, plus qu'une entrée sur le marché russe, un véritable pied à terre. Le pays est avec le Moyen-Orient et l'Amérique Latine les grandes régions productrices de plâtre. «On a saisi l'opportunité d'avoir une personne sur place pour créer un bureau RBL/REI - Alphaplatre», confie Joël Esnault, arrivé à la tête de l'entreprise en 2007. Pour CMI, l'avenir passe inévitablement par la conquête de marchés à l'export. Et notamment sur la zone du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). L'acronyme n'est pas anodin: il désigne ces quatre forces internationales vouées à devenir les superpuissances économiques de demain. Ressources énergétiques, échanges commerciaux, infrastructures en construction, hausse du niveau de vie, ces pays détiennent les chantiers industriels majeurs d'aujourd'hui avec les flux de matières premières inhérents. Dès lors, la stratégie commerciale est simple: «Êtrelà où on construit», conçoit Joël Esnault, (cf. interview ci-dessous).

De la production au service
Intervenant sur trois domaines d'activité principaux, liés à la construction, à la gestion de flux de matières premières et à l'exploitation d'énergie, CMI a enrichi son portefeuille d'activités. Au fil des années, des créations et des rachats, le chaudronnier d'antan a évolué vers la fabrication d'équipements de manutention et l'ingénierie. «Si on était que chaudronnier, on n'existerait plus. Aujourd'hui, il faut apporter un service au client. Il faut apporter une valeur ajoutée technique sur l'optimisation des équipements dans des secteurs qui n'aiment pas forcément la nouveauté.» Les réalisations récentes envoient CMI en Roumanie, en Nouvelle-Zélande, à Abu-Dhabi, à Hongkong ou en Chine avec un convoyeur de 40km de long! La France n'est pas en reste, le territoire national représentant 30% des 80M€ de chiffre d'affaires consolidé du groupe CMI.

Installation portuaire ?
La tendance est d'ailleurs au gigantisme de plusieurs centaines de tonnes. Des réalisations qui interviennent généralement dans les usines, pour plus de qualité et de sécurité, avant d'être transporté par convoi exceptionnel. «On va travailler sur des équipements en plus forte épaisseur de l'ordre de 70mm de taule. Mais aujourd'hui, on est limité par les infrastructures routières», indique Joël Esnault, avant de poser une questionpolémique: «Angers Loire Métropole est incapable de dire comment nos convois exceptionnels traverseront Angers en pleine nuit avec les câbles du tramway. On va prendre des commandes et on ne sait pas comment on va les expédier...» Pour éviter cet écueil, la solution serait peut-être de créer un site sur une zone portuaire afin de faciliter le transport des installations produites. Le groupe CMI y réfléchit sérieusement. Il a déjà failli le faire il y a 15 ans à Saint-Nazaire. «Mais ça ne changerait rien au fonctionnement de Saint-Sylvain-d'Anjou. On travaillera toujours les matériaux nobles, car notre savoir faire est ici, dans notre atelier.»
Groupe CMi (Saint-Sylvain-d'Anjou); Pdg: Joël Esnault; CA 2009: 80M€ consolidé avec les filiales en Pologne et en Chine; Salariés: 250; Tél.: 02 41 21 19 40; www.cmi-france.com

Alphaplatre était une petite structure (5 salariés; 2M€ de CA) au moment de son rachat. Qu'attendez-vous de cette intégration ?
On a rencontré déjà des hommes et une équipe qui nous a plu. Ils sont un peu faits comme nous, ils aiment leur métier, avec un savoir faire. C'est une opportunité, un métier qu'on ne connaissait pas. Avec la Stéphanoise, on fabrique des équipements pour extraire le gypse. Désormais, on possède aussi les fours pour cuire et réaliser des plaques de plâtre. C'est une chaîne complète.

Alphaplatre travaillait déjà en Russie. C'est aussi cela qui vous a séduit...
En effet, il faut y être: la Russie c'est 140millions d'habitants avec des sources d'énergie partout. On a eu l'opportunité d'avoir une personne, de créer un bureau RBL/REI - Alphaplatre sur place. On parle souvent du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) comme les pays émergents avec lesquels travailler. Nous sommes désormais présents dans trois d'entre eux et on essaie aussi de remporter des commandes en Inde.

Peut-on imaginer une autre croissance externe en 2011 ?
On regarde, on ne se refuse rien. Nous ne rachèterons pas d'unités de production. On s'intéresse à des sociétés sur des niches liées à nos trois grands métiers. Nous ne sommes pas des opportunistes mais il y a plein de PME qu'on pourrait intégrer nos métiers.

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