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Stratégies Logistique, paru le 22 Mars 2012 :
A l’approche du salon SITL, Rémy Jeannin, président de la division manutention du groupe Legris Industries, tient à rassurer les marchés sur son positionnement.
L’automaticien Savoye est une entreprise qui a grandi vite. Trop vite peut être. Au début des années 1990, l’entreprise comptait à peine une centaine de personnes contre plus de 600 aujourd’hui. L’entreprise a développé de nombreuses fonctions tous azimut.
"Nous devons aujourd’hui revisiter nos métiers", explique le titulaire d’un diplôme d’études supérieures comptables et financières de 47 ans. Un plan de départ volontaire a ainsi permis de supprimer 23 postes,
"mais ce qui touche aux produits et aux process n’est pas concerné, bien au contraire", s’empresse de rajouter celui qui a passé 13 ans chez Savoye, de 1993 à 2006, avant de rejoindre une autre division de Legris Indutries, maison mère de Savoye. Cette dernière comporte 3 divisions au total et comptait racheter une nouvelle branche. La crise en décide autrement et cette volonté de diversification s’est transformée en nécessité de développer les divisions existantes.
Recapitalisé en 2011, Savoye compte donc bien aujourd’hui repartir de l’avant. Son chiffre d’affaires est d’ailleurs passé de 77 millions d’euros en 2010 à 98 en 2011, soit une hausse de 27%. Avec une rentabilité qui pourrait se trouver dans la moyenne des entreprises de la profession, autour de 5%.
"Ce n’est pas suffisant", explique Rémy Jeannin qui a mis en place une nouvelle organisation. Ses lignes de force : un renforcement de la proximité clients en créant une force commerciale européenne alors qu’elle était jusque là éclatée par pays. Savoye Europe est désormais dirigé par Alain Bussod et a-Sis par Evelyne Reynaud sous la direction de Dominique Testa ; la création d’une direction produits qui pourra proposer des briques process.
"Il faut arriver à l’excellence industrielle en mettant en place un système d’amélioration continue", dit-il ; le renforcement de l’activité services enfin, notamment à l’international qui représente aujourd’hui 50% du chiffre d’affaires. Les Etats-Unis, après le rachat de Retrotech, la Russie mais aussi le Benelux et l’Angleterre sont particulièrement visés.
En France, marché historique de Savoye, les activités historiques se sont maintenues. Des contrats ont ainsi été signés dans les secteurs des pièces détachées (Bihr), du textile (Orchestra, Phildar, Eurodif et Thuasne), du e-commerce (Nature & Découvertes, Vente-privée.com à Lyon 3) et de l’agroalimentaire (Kermené). Il reste que les départs successifs de dirigeants comme Frédéric Mancion et celui tout récent de Chantal Ledoux, l’une des fondatrices, a été diversement apprécié par le marché. Il faudra désormais faire sans pour affronter un nouveau cycle de croissance de l’entreprise. Une page de Savoye, rebaptisée division manutention du groupe Legris, semble bien tournée.